Demande mariage islam : khotba et mahr 2025

La khotba (خِطْبَة) est la demande en mariage formelle en Islam, distincte du nikah. Elle implique le wali (tuteur), la négociation du mahr et l'accord de la femme. Guide des traditions du Maghreb à l'Asie du Sud-Est.

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Kevin HA
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La khotba (الخِطْبَة) désigne la demande en mariage formelle en Islam, période de fiançailles durant laquelle l'homme manifeste son intention d'épouser une femme auprès de son tuteur (wali). Cette étape précède obligatoirement le nikah (contrat de mariage) et implique des négociations sur le mahr (dot). Elle est mentionnée dans le Coran : « Nul grief ne vous sera fait de laisser entendre une promesse de mariage à des femmes ou de la tenir secrète » (sourate 2:235)1. Ce guide couvre les fondements religieux, les pratiques culturelles du Maghreb à l'Asie du Sud-Est, et les adaptations contemporaines pour les musulmans d'Occident.


Définition et fondements juridiques de la khotba

Distinction entre khotba et nikah

La khotba n'est pas un mariage : c'est une promesse d'engagement qui laisse les fiancés « étrangers » (ajnabi) l'un pour l'autre sur le plan religieux. Seul le nikah — contrat de mariage comprenant l'ijab (offre), le qaboul (acceptation), le mahr et les témoins — crée le lien conjugal2. Cette distinction a des implications pratiques importantes : pendant la khotba, la khalwa (isolement à deux) reste interdite, et les règles du hijab s'appliquent toujours.

Le Prophète Muhammad ﷺ a lui-même pratiqué la khotba. Il demanda Aïcha en mariage à son père Abou Bakr avant de l'épouser3. Le hadith rapporté par Bukhari (5142) précise : « L'homme peut regarder sa fiancée s'il a l'intention de l'épouser »4, indiquant que voir la femme avant le mariage est non seulement permis mais recommandé.

Le verset coranique sur les fiançailles

La sourate Al-Baqara (2:235) constitue le fondement coranique des fiançailles islamiques. Le verset autorise explicitement l'homme à manifester son intention de mariage, que ce soit ouvertement ou discrètement, durant la période de viduité ('idda) d'une veuve — sans toutefois contracter mariage avant son terme1. Les exégètes en déduisent que les fiançailles formelles sont recommandées (mustahabb) pour tout projet de mariage.

Ibn Kathir commente que ce verset établit trois principes : la légitimité de la demande en mariage, la patience nécessaire avant la conclusion, et l'interdiction de s'engager définitivement avant le moment approprié5.


Le rôle du wali (tuteur matrimonial)

Obligation du wali selon les écoles juridiques

Le wali (وَلِيّ) est le tuteur matrimonial dont la présence est considérée comme condition de validité du mariage par trois des quatre écoles sunnites. Le hadith fondateur rapporté par Tirmidhi (1101) énonce : « Pas de mariage sans wali »6. Seule l'école hanafite permet à une femme adulte et saine d'esprit de contracter mariage elle-même, bien qu'elle recommande l'intervention du wali.

École juridiquePosition sur le waliRéférence
MalikiteObligatoire, condition de validitéMuwatta Malik
Shafi'iteObligatoire, condition de validitéKitab al-Umm
HanbaliteObligatoire, condition de validitéAl-Mughni
HanafiteRecommandé, non obligatoire pour femme adulteHidaya

Hiérarchie des tuteurs

L'ordre de priorité des walis suit une hiérarchie patrilinéaire établie par le fiqh. Le père occupe le premier rang, suivi du grand-père paternel, puis des frères, oncles paternels et neveux7. En l'absence de tuteur agnatique, le juge musulman (qadi) devient wali selon le hadith : « Le sultan est le wali de celle qui n'a pas de wali » (Tirmidhi 1102)8.

La femme peut récuser un wali qui abuse de son autorité en refusant des prétendants convenables sans raison valable ('adl). Dans ce cas, le juge peut prononcer le mariage à la place du tuteur défaillant. L'imam Al-Nawawi précise que le refus injustifié de trois prétendants convenables constitue un 'adl caractérisé9.


Le consentement de la femme : une obligation absolue

Preuves textuelles du consentement obligatoire

Le consentement de la femme est une condition de validité absolue du mariage islamique, établie par plusieurs hadiths authentiques. Le hadith de Khansa' bint Khidham rapporte que le Prophète ﷺ a annulé un mariage conclu par le père sans l'accord de sa fille (Bukhari 5138)10. Le hadith d'Ibn Abbas précise : « La femme précédemment mariée (thayyib) a plus de droit sur elle-même que son tuteur, et la vierge (bikr) doit être consultée » (Muslim 1421)11.

Modalités du consentement selon le statut

La forme du consentement varie selon que la femme est vierge (bikr) ou précédemment mariée (thayyib). Pour la vierge, le silence vaut acceptation car la pudeur peut l'empêcher de s'exprimer verbalement. Pour la thayyib — veuve ou divorcée —, un consentement verbal explicite est requis12.

Cette distinction ne diminue en rien la liberté de la vierge : si elle refuse explicitement, ce refus prime sur tout. Le hadith d'Aïcha rapporte que des jeunes filles venaient voir le Prophète pour annuler des mariages contractés sans leur accord (Abu Dawud 2096)13.


Le mahr (dot islamique) : définition et montants

Obligation coranique et nature juridique

Le mahr (مَهْر) — aussi appelé sadaq (صَدَاق) — est la dot que l'époux doit verser à son épouse, une obligation coranique inconditionnelle. La sourate An-Nisa (4:4) ordonne : « Donnez aux épouses leur dot de bon cœur »14. Ce verset établit que le mahr appartient exclusivement à la femme, non à sa famille.

Le mahr n'a pas de maximum fixé par la charia. Le Prophète ﷺ a cependant encouragé la modération : « Les mariages les plus bénis sont ceux qui coûtent le moins » (Ahmad)15. Il a lui-même épousé certaines de ses femmes avec un mahr très modeste — un anneau de fer ou l'enseignement de sourates coraniques (Bukhari 5087)16.

Montants minimums selon les écoles

École juridiqueMinimum du mahrÉquivalent approximatif
Hanafite10 dirhams~30 grammes d'argent
Malikite3 dirhams~9 grammes d'argent
Shafi'iteTout ce qui a une valeurAucun minimum fixe
HanbaliteTout ce qui a une valeurAucun minimum fixe

Mahr prompt et mahr différé

Le mahr peut être versé en deux parties : le mou'ajjal (مُعَجَّل) payé immédiatement et le mou'akhkhar (مُؤَخَّر) différé. Cette pratique, établie dès l'époque prophétique, permet d'alléger la charge financière initiale tout en garantissant les droits de l'épouse en cas de divorce ou décès17. Le mahr différé devient exigible à la dissolution du mariage.

Dans les pays du Golfe, le mahr différé peut atteindre des sommes considérables — parfois supérieures au mahr prompt — servant de protection financière pour l'épouse. En Égypte, la pratique du « mou'akhkhar » est systématique et inscrite dans le contrat de mariage18.

L'inflation du mahr : un problème contemporain

L'inflation du mahr constitue un obstacle majeur au mariage dans de nombreux pays musulmans. Aux Émirats Arabes Unis, le mahr moyen atteindrait 186 000 dollars selon certaines études, poussant le gouvernement à créer un « Fonds du mariage » pour subventionner les unions19. En Arabie Saoudite, la moyenne se situe autour de 70 000 riyals (18 700 dollars)20. En Égypte, les familles exigent parfois entre 500 000 et 1 000 000 de livres égyptiennes (15 000 à 30 000 euros)21.

Cette tendance est dénoncée par les autorités religieuses. Le cheikh Ibn Baz a rappelé : « L'exagération du mahr est contraire à la Sunna et cause un tort considérable aux jeunes hommes » (Majmu' al-Fatawa)22. De nombreux oulémas appellent à revenir à des montants symboliques favorisant le mariage.


Traditions culturelles de la khotba par région

Maghreb : du tbak marocain au karakou algérien

Au Maroc, la khotba débute par la visite cérémonielle de la famille du prétendant, portant des tbak (plateaux décorés) remplis de cadeaux symboliques. Ces plateaux contiennent traditionnellement du sucre (douceur du foyer), des dattes, du lait, du henné (pureté et bénédiction), des tissus et parfois des bijoux. La lecture de la Fatiha par un aîné scelle l'accord entre les familles23.

En Algérie, la tradition du karakou — costume brodé traditionnel — marque les fiançailles. La famille du fiancé offre également des bijoux en or, des tissus précieux et des cadeaux pour la mariée et sa mère. La cérémonie du henné précède souvent le mariage24.

En Tunisie, la tradition du « gatari » (تقطير) implique l'échange de cadeaux entre familles. Le « hidjeb » (حِجاب) — période de réclusion de la mariée avant le mariage — fait partie des traditions préservées dans certaines régions25.

Moyen-Orient : de la shabka égyptienne au mahr du Golfe

En Égypte, la shabka (شبكة) — parure de bijoux en or offerte par le fiancé — constitue l'élément central de la khotba. Son poids (souvent exprimé en grammes d'or 21 carats) fait l'objet de négociations détaillées. À cela s'ajoute le « qayma » — liste de meubles et équipements que le fiancé doit fournir pour le logement conjugal26.

Dans le Levant (Syrie, Jordanie, Palestine), la « toulba » (طُلبة) officialise la demande. Les femmes de la famille du fiancé rendent visite à la famille de la fiancée avec des présents. La « zaffa » — cortège musical — peut accompagner les fiançailles dans les familles traditionnelles27.

Dans les pays du Golfe, le formalisme est plus prononcé. Le père du fiancé formule officiellement la demande auprès du père de la fiancée, souvent après enquête sur la réputation et la lignée de la famille. Le mahr, souvent très élevé, est négocié avec précision et consigné par écrit28.

Turquie : le rituel du café salé

En Turquie, la demande en mariage (kız isteme) s'accompagne du rituel emblématique du café turc salé. La future mariée prépare le café pour les invités et sale délibérément la tasse du prétendant. S'il boit sans broncher, il démontre sa patience et sa détermination. Le « söz kesme » (parole donnée) officialise les fiançailles, suivi de la « kına gecesi » (nuit du henné)29.

Les Turcs distinguent « nişan » (fiançailles formelles avec échange de bagues) et « söz » (promesse préliminaire). Le mahr (« mehr » en turc) existe mais reste généralement symbolique, l'accent étant mis sur le « çeyiz » (trousseau) préparé par la famille de la mariée30.

Asie du Sud : du rishta pakistanais au mehndi

Au Pakistan et en Inde, le processus matrimonial commence par le « rishta » — présentation des familles par intermédiaires. La « mangni » (fiançailles) implique l'échange de bagues et de cadeaux. Le « dholki » — soirées de chants traditionnels — précède le mariage. Le « mehndi » (henné) réunit les femmes des deux familles31.

Le mahr (« haq mehr ») coexiste avec le « jahez » (dot apportée par la famille de la mariée) — pratique culturelle non islamique mais socialement prégnante. Les réformateurs musulmans dénoncent cette inversion de la logique coranique où la famille de la mariée se trouve financièrement mise à contribution32.

Indonésie et Malaisie : traditions matrilinéaires et hantaran

En Indonésie, le plus grand pays musulman au monde, les traditions varient considérablement selon les ethnies. Les Minangkabau de Sumatra pratiquent un système matrilinéaire où c'est la famille de la femme qui « demande » l'homme en mariage. Le « peningsetan » (fiançailles) s'accompagne du « nyantri » — séjour du futur époux chez ses beaux-parents pour prouver sa valeur33.

En Malaisie, le « merisik » (enquête discrète) précède la demande officielle. Le « hantaran » — plateaux de cadeaux en nombre impair (5, 7 ou 9) — est présenté lors des fiançailles. Chaque plateau contient des éléments symboliques : Coran, tapis de prière, parfum, tissus, bijoux et argent34.


L'istikhara : demander la guidance divine

Procédure de la prière de consultation

L'istikhara (صلاة الاستخارة) est une prière de deux unités (rak'at) suivie d'une invocation spécifique pour demander la guidance d'Allah dans une décision importante. Elle est particulièrement recommandée avant d'accepter ou de formuler une demande en mariage. Le hadith de Jabir ibn Abdillah (Bukhari 1166) rapporte que le Prophète ﷺ enseignait l'istikhara comme il enseignait les sourates du Coran35.

La procédure : accomplir deux unités de prière surérogatoire (en dehors des prières obligatoires), puis réciter la dou'a d'istikhara qui inclut : « Ô Allah, si Tu sais que cette affaire [le mariage avec untel(le)] est un bien pour ma religion, ma vie ici-bas et ma vie future, destine-la moi et facilite-la moi... »36.

Quand faire l'istikhara et comment interpréter

L'istikhara se pratique après avoir identifié un(e) prétendant(e) sérieux(se), avant de donner une réponse définitive. Elle peut être répétée sur plusieurs jours. Les savants précisent que l'istikhara n'annule pas la réflexion rationnelle : il faut d'abord se renseigner sur la personne, sa religion et son caractère, puis faire l'istikhara37.

Contrairement aux croyances populaires, l'istikhara ne nécessite pas de voir un rêve spécifique. L'imam Al-Nawawi explique que la réponse se manifeste généralement par une « ouverture » ou une « fermeture » du cœur envers le projet, ou par la facilitation/obstruction des démarches38. Si aucun signe clair n'apparaît, c'est que les deux options sont équivalentes et le choix reste libre.


Règles islamiques pendant les fiançailles

Ce qui est permis entre fiancés

Pendant la période de fiançailles, l'homme peut voir le visage et les mains de sa fiancée, mais les deux restent des « étrangers » (ajnabi) l'un pour l'autre. Le hadith d'Al-Mughira ibn Shu'ba (Tirmidhi 1087) rapporte que le Prophète ﷺ lui a conseillé de regarder sa fiancée : « Cela est plus propice à l'entente entre vous »39.

Les savants autorisent :

  • Les rencontres en présence d'un mahram (parent proche de la femme)
  • Les conversations téléphoniques à visée matrimoniale (éviter les discussions prolongées)
  • L'échange d'informations nécessaires au projet de mariage
  • Voir des photos dans un cadre décent

Ce qui est interdit

La khalwa (isolement à deux) reste strictement interdite car les fiancés ne sont pas encore mariés. Le hadith rapporte : « Qu'aucun homme ne s'isole avec une femme, car le troisième est Satan » (Ahmad)40. De même, tout contact physique, flirt ou conversation à caractère romantique outrepassant les convenances est prohibé.

L'imam Ibn Qudama dans Al-Mughni précise que le fiancé n'a pas plus de droits qu'un étranger, sauf celui de voir sa fiancée en vue du mariage. Les cadeaux sont permis mais doivent rester raisonnables pour ne pas exercer de pression41.

Durée recommandée des fiançailles

Les savants recommandent de ne pas prolonger inutilement la période de fiançailles pour éviter les tentations. L'imam Al-Albani conseillait une durée maximale de quelques semaines à quelques mois, le temps de préparer le mariage. Des fiançailles de plusieurs années sans raison valable exposent à la fitna (tentation)42.


Rupture des fiançailles et sort des biens

Conditions de rupture

La rupture des fiançailles est permise en Islam car il ne s'agit pas encore d'un contrat de mariage. Chaque partie peut se rétracter librement avant le nikah, bien que rompre sans raison valable soit moralement blâmable. Les raisons légitimes incluent : découverte d'un défaut caché (physique ou moral), incompatibilité religieuse, ou changement majeur de situation43.

Sort du mahr et des cadeaux

Le mahr doit être intégralement restitué en cas de rupture des fiançailles, car c'est la contrepartie du mariage qui n'a pas eu lieu. Pour les autres cadeaux, les avis divergent selon les écoles :

SituationÉcole majoritairePosition alternative
Rupture par l'hommeIl perd ses cadeauxRestitution possible si explicitement prévue
Rupture par la femmeElle restitue les cadeauxCertains distinguent cadeaux consommables/durables
Rupture mutuellePartage équitableDépend des circonstances

La shabka égyptienne fait l'objet de nombreux litiges juridiques. La jurisprudence égyptienne distingue généralement : si la rupture vient de l'homme, la femme conserve la shabka ; si elle vient de la femme, elle doit restituer44.


Musulmans d'Occident : adaptations contemporaines

Applications et sites de rencontre musulmans

Les applications de rencontre musulmanes représentent une adaptation moderne du processus de recherche de conjoint, avec plus de 20 millions d'utilisateurs dans le monde. Muzz (anciennement MuzMatch) compte environ 15 millions d'utilisateurs et revendique plus de 500 000 mariages facilités45. SingleMuslim annonce plus de 5 millions de membres au Royaume-Uni et dans les pays anglophones46. Salams (anciennement Minder) cible les jeunes musulmans américains.

Le British Fatwa Council a émis un avis favorable sous conditions : intention claire de mariage, implication rapide des familles, chaperonnage virtuel possible, et évitement des conversations privées prolongées47. Le Conseil Européen de la Fatwa et de la Recherche (ECFR) adopte une position similaire, insistant sur le sérieux de la démarche48.

Mariage civil obligatoire en France

En France, le mariage religieux ne peut légalement être célébré qu'après le mariage civil (article 433-21 du Code pénal). Les imams risquent des sanctions pénales s'ils célèbrent un nikah sans preuve préalable du mariage civil. Cette contrainte légale impose aux couples musulmans français une double cérémonie49.

Les mosquées françaises exigent généralement : certificat de mariage civil, cours de préparation au mariage, et présence du wali. Certaines acceptent que l'imam joue le rôle de wali pour les converties sans famille musulmane50.

Statistiques des musulmans en France

La France compte environ 5,4 à 6 millions de musulmans selon les estimations (8,5 à 10% de la population), faisant d'elle le pays européen avec la plus importante communauté musulmane. Les données INED-INSEE (enquête TeO2, 2020) indiquent que parmi les personnes se déclarant de culture musulmane, une majorité pratique l'endogamie religieuse pour le mariage51.

Une étude IFOP de 2019 révèle que 74% des femmes musulmanes françaises préfèrent épouser un musulman, contre 42% des hommes musulmans déclarant cette préférence52. Par ailleurs, 83% des musulmans français rejettent le mariage arrangé selon une enquête Pew Research Center (2017)53.


Ce qu'il faut retenir

La khotba constitue une étape fondamentale du processus matrimonial islamique, distincte du nikah. Elle implique le wali, la négociation du mahr et le consentement obligatoire de la femme. Les traditions culturelles varient considérablement — des tbak marocains à la shabka égyptienne, du café salé turc au hantaran malais — mais les principes islamiques demeurent constants.

Les points essentiels à retenir : les fiancés restent des « étrangers » jusqu'au nikah, la khalwa est interdite, le mahr appartient exclusivement à la femme, et le consentement féminin conditionne la validité de tout engagement. Pour les musulmans d'Occident, les applications de rencontre peuvent faciliter la recherche tout en respectant ces principes, sous réserve d'une intention sincère de mariage et d'une implication rapide des familles.


Sources et références

Footnotes

  1. Coran, sourate Al-Baqara (2:235). Traduction du sens des versets. 2

  2. IslamWeb, « La Khoutouba en détails », Fatwa n°41952. https://www.islamweb.net/fr/fatwa/41952/

  3. Sahih Bukhari, hadith 5081, Livre du Mariage.

  4. Sahih Bukhari, hadith 5142, Livre du Mariage. « Regarde-la, car c'est plus propice à l'union entre vous. »

  5. Ibn Kathir, Tafsir Ibn Kathir, commentaire de sourate 2:235.

  6. Sunan At-Tirmidhi, hadith 1101. « Pas de mariage sans wali. » Également rapporté par Abu Dawud (2085) et Ibn Majah.

  7. IslamQA, « Conditions of Wali (Guardian) in Islam », réponse n°2127. https://islamqa.info/en/answers/2127

  8. Sunan At-Tirmidhi, hadith 1102. Voir aussi Abu Dawud (2083).

  9. Al-Nawawi, Al-Majmu' Sharh al-Muhadhdhab, chapitre sur le mariage.

  10. Sahih Bukhari, hadith 5138. Khansa' bint Khidham al-Ansariyya fut mariée de force par son père ; le Prophète ﷺ annula ce mariage.

  11. Sahih Muslim, hadith 1421, Livre du Mariage.

  12. Ibn Qudama, Al-Mughni, chapitre « Le consentement de la femme ».

  13. Sunan Abu Dawud, hadith 2096.

  14. Coran, sourate An-Nisa (4:4). « Et donnez aux épouses leur dot de bon cœur. »

  15. Musnad Ahmad, hadith 24595. Voir aussi Al-Bayhaqi, Al-Sunan al-Kubra.

  16. Sahih Bukhari, hadith 5087. Le Prophète ﷺ dit à un homme : « Donne-lui, ne serait-ce qu'un anneau de fer. »

  17. IslamWeb, « Le mahr différé (mou'akhkhar) », Fatwa n°115832. https://www.islamweb.net/

  18. Dar Al-Ifta Al-Misriyyah, « Le mahr en Égypte : pratiques contemporaines », 2021.

  19. Gulf News, « UAE Marriage Fund helps young Emiratis tie the knot », 2023.

  20. Arab News, « Saudi Arabia mulls law to cap mahr », 2022.

  21. Al-Ahram Weekly, « Rising costs of marriage in Egypt », 2024.

  22. Ibn Baz, Majmu' al-Fatawa, vol. 21, chapitre sur le mahr.

  23. Blog 3ersi, « Les traditions du mariage marocain », 2023. https://blog.3ersi.com/

  24. Celinni, « Le mariage traditionnel algérien », 2024. https://www.celinni.com/

  25. Tunisia Living, « Traditions matrimoniales tunisiennes », 2023.

  26. Egyptian Streets, « The Shabka: Egypt's Engagement Tradition », 2023.

  27. Arab America, « Wedding Traditions in the Levant », 2023. https://www.arabamerica.com/

  28. ResearchGate, « Marriage Customs in the Gulf States », étude comparative, 2022.

  29. Daily Sabah, « Turkish wedding traditions: From kız isteme to düğün », 2023.

  30. Turkish Cultural Foundation, « Marriage Traditions in Turkey », 2022.

  31. Dawn (Pakistan), « The ritual of rishta and mangni », 2023.

  32. Mufti Muhammad Taqi Usmani, « The problem of jahez (dowry) in the Subcontinent », 2019.

  33. ResearchGate, « Matrilineal Tradition in Minangkabau Marriage », 2021.

  34. Malaysia Wedding, « Hantaran: The Art of Malay Wedding Gifts », 2024.

  35. Sahih Bukhari, hadith 1166, Livre de l'Appel à la Prière.

  36. Texte complet de la dou'a d'istikhara rapporté par Jabir. Voir Institut Anwar, « La prière de consultation ». https://www.institut-anwar.fr/

  37. Ibn Taymiyyah, Majmu' al-Fatawa, vol. 10.

  38. Al-Nawawi, Al-Adhkar, chapitre sur l'istikhara.

  39. Sunan At-Tirmidhi, hadith 1087.

  40. Musnad Ahmad. Voir aussi Bukhari (5233) et Muslim (1341).

  41. Ibn Qudama, Al-Mughni, chapitre sur les fiançailles.

  42. Al-Albani, Adab al-Zifaf, recommandations sur la durée des fiançailles.

  43. IslamWeb, « Rupture des fiançailles en Islam », Fatwa n°88135. https://www.islamweb.net/

  44. IslamWeb, « Le fiancé a-t-il le droit de récupérer la valeur de la Chabkah si les fiançailles sont rompues », Fatwa n°53758.

  45. Muzz, statistiques officielles 2024. https://muzz.com/

  46. SingleMuslim, « About Us », 2024. https://www.singlemuslim.com/

  47. British Fatwa Council, « How can I meet a potential partner according to sharia? », 2023. https://www.britishfatwacouncil.org/

  48. ECFR (European Council for Fatwa and Research), résolutions sur le mariage en Occident.

  49. Code pénal français, article 433-21 : sanction pour célébration religieuse avant mariage civil.

  50. Grande Mosquée de Paris, « Conditions du mariage religieux », 2024.

  51. INED-INSEE, Enquête Trajectoires et Origines 2 (TeO2), 2020.

  52. IFOP, « Les Français et l'islam », sondage pour le Journal du Dimanche, 2019.

  53. Pew Research Center, « Muslims in Western Europe », 2017.

Questions fréquentes

Qu'est-ce que la khotba dans l'Islam ?
La khotba (الخِطْبَة) est la demande en mariage formelle en Islam. Elle désigne la période des fiançailles durant laquelle l'homme exprime son intention de mariage à la famille de la femme via son wali (tuteur). Ce n'est pas encore un mariage : les fiancés restent étrangers l'un à l'autre sur le plan religieux jusqu'au nikah.
Que doit-on ramener pour une demande en mariage islamique ?
Les cadeaux varient selon les cultures : au Maghreb, on apporte traditionnellement des tbak (plateaux) contenant sucre, dattes, henné, tissus et bijoux. En Égypte, la shabka (parure en or) est centrale. Le plus important est le mahr (dot) dont le montant est négocié avec la famille.
Qu'est-ce que le mahr et est-il obligatoire ?
Le mahr (مَهْر) est la dot islamique que l'homme doit verser à sa future épouse — c'est une obligation coranique (sourate 4:4). Le montant est libre mais doit être raisonnable. Le Prophète a fixé un minimum symbolique équivalent à un anneau de fer. Le mahr peut être versé immédiatement (mou'ajjal) ou différé (mou'akhkhar).
Le consentement de la femme est-il obligatoire ?
Oui, le consentement de la femme est absolument obligatoire pour la validité du mariage islamique. Le hadith de Khansa' bint Khidham rapporte que le Prophète a annulé un mariage car le père avait marié sa fille sans son accord (Bukhari 5138). Pour une femme vierge, le silence vaut acceptation ; pour une femme précédemment mariée, un consentement verbal explicite est requis.
Le wali (tuteur) est-il obligatoire pour le mariage ?
Trois des quatre écoles sunnites (malikite, shafi'ite, hanbalite) considèrent le wali comme condition de validité du mariage. Le hadith 'Pas de mariage sans wali' (Tirmidhi 1101) fonde cette position. L'école hanafite autorise la femme adulte et saine d'esprit à se marier elle-même, mais recommande tout de même l'intervention du wali.
Qu'est-ce que l'istikhara et quand la faire ?
L'istikhara (صلاة الاستخارة) est la prière de consultation pour demander la guidance divine. Elle se pratique après avoir identifié un(e) prétendant(e) potentiel(le), avant de prendre la décision finale. On accomplit deux unités de prière suivies de la dou'a d'istikhara rapportée par Jabir ibn Abdillah (Bukhari 1166).
Que peut-on faire avec son/sa fiancé(e) pendant la khotba ?
Pendant la période de fiançailles, les fiancés restent des 'étrangers' (ajnabi) sur le plan religieux. La khalwa (isolement à deux) est interdite. Les rencontres doivent se faire en présence d'un mahram (parent proche). L'homme peut voir le visage et les mains de sa fiancée. Les conversations doivent rester décentes et orientées vers le projet de mariage.
Peut-on rompre des fiançailles islamiques ?
Oui, la rupture des fiançailles est permise en Islam car ce n'est pas un contrat de mariage. Concernant les cadeaux : le mahr doit être intégralement restitué. Pour les autres cadeaux, l'avis majoritaire distingue si la rupture vient de l'homme (il perd ses cadeaux) ou de la femme (elle doit restituer). La shabka égyptienne fait l'objet de débats jurisprudentiels spécifiques.
Comment se déroule une khotba au Maroc ?
Au Maroc, la khotba débute par la visite de la famille du prétendant avec des tbak (plateaux décorés) contenant sucre, dattes, lait, henné et tissus. La Fatiha (sourate d'ouverture) est récitée pour sceller l'accord. S'ensuit une période de fiançailles où les familles préparent le trousseau et négocient le mahr avant le nikah.
Les applications de rencontre musulmanes sont-elles halal ?
Les applications de rencontre musulmanes comme Muzz, Salams ou SingleMuslim peuvent être licites si elles respectent certains principes : intention claire de mariage, implication de la famille rapidement, pas de conversations privées prolongées sans surveillance, pas de photos inappropriées. Le British Fatwa Council et l'ECFR ont émis des avis favorables sous ces conditions.

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